Un peu d’histoire
En novembre 1931, lors d’un conseil municipal présidé par Octave Maurel, la décision de construire un kiosque à musique a été prise afin de répondre aux recommandations de la Chambre d’industrie climatique. Bandol, classée station climatique (ou touristique) depuis 1923, souhaitait ainsi renforcer son attractivité. Le kiosque a été érigé en 1933 par l’entreprise Girardi frères, sur les plans de l’architecte Fleury Linossier, et a été inauguré le 4 juin 1933, jour de la Pentecôte, par Octave Maurel. Dans son discours, ce dernier a déclaré : « Dans notre beau pays où tout chante, le public doit pouvoir entendre la bonne musique dans un calme imposant. Cela justifie notre décision de faire construire cet édifice dans un cadre aussi digne de l’art musical. »
Emblème du paysage de Bandol, le kiosque à musique est avant tout un lieu de culture et de plaisirs, où les boulistes se retrouvent tout au long de l’année et où diverses manifestations sont organisées.
Petit bijou architectural, ce kiosque représente un véritable exercice de style.
Fleury Linossier a préféré opter pour l’élégance d’un pavillon de jardin, plutôt qu’une structure métallique classique, souvent associée au milieu urbain. Les styles mauresque et néo-provençal se mêlent harmonieusement à la sobriété de l’art déco. On y retrouve tout le vocabulaire architectural de l’architecte : doubles colonnes cylindriques évoquant des pilotis, jeux de masses et d’ombres, végétation abondante en bordure et dans des jarres en terre cuite, ainsi que le parapet ajouré, reposant simplement sur des boules de couleur terre cuite, une innovation atypique.
Des travaux de réhabilitation et d’amélioration
Notre kiosque à musique, véritable doyenne quasi centenaire, a certes bénéficié d’une réhabilitation par l’architecte Rudy Ricciotti dans les années 1990, mais il a souffert des effets du temps et de l’air marin, particulièrement corrosif pour les fers à béton. Une rénovation s’impose donc. Elle sera effectuée à l’identique.
Le coût des travaux de réfection du kiosque s’élève à près de 300 000 euros TTC. La Ville bénéficiera d’aides de l’État et du Département, couvrant 80% des dépenses. Les travaux consisteront en la réparation des éclats de béton et du ferraillage, le renouvellement de l’étanchéité de la toiture et des jardinières situées au pied de l’ouvrage, ainsi que la reprise des sols et du sous-sol. Les abords du bâtiment seront également valorisés par des aménagements paysagers.
Les travaux se dérouleront de janvier à juin 2025.
La grande empreinte Linossier à Bandol
Fleury Linossier, architecte et aquarelliste, a réellement marqué Bandol de son empreinte. Outre le kiosque, il a réalisé le groupe scolaire Octave-Maurel, l’école primaire de Naron, le mur de soutènement de la villa Raimu avec ses arcades de 15 mètres surmontées de jarres.
L’Étoile bandolaise de la rue Didier-Daurat, la recomposition des jardins et la restructuration de la façade du Grand hôtel à l’entrée de la ville sont également de sa réalisation.
Après la guerre, il a aussi construit l’hôtel de ville, le stade Deferrari, l’hôtel Île-Rousse dans l’avenue Louis Lumière… et de nombreuses autres villas.